Jeudi 30-05-2013 20:30 à la Taverne du Prieuré à La Possonnière.
Voir en annexe les documents proposés par Jean-Louis,

Charon est le passeur des Enfers, il fait passer les âmes sur son embarcation, moyennant péage. Il permet la traversée du fleuve Achéron ou Styx selon les sources. Les Grecs mettaient des pièces sur les yeux de leurs morts pour qu’ils puissent payer le passage à Charon.

Six raisons de légiférer par André Comte-Sponville « Certes, c'est la vie qui vaut, mais elle vaut d'autant plus qu'elle est davantage libre. C'est en ce sens que le Comité consultatif national d'éthique a raison de parler d'une exception d'euthanasie. Qui dit exception dit règle. La règle, évidemment, c'est le respect de la vie humaine, mais respecter vraiment la vie humaine c'est aussi lui permettre de rester humaine jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort inclusivement ». lire la suite sur le document en annexe.
Voir le Blog de l'ADMD concernant la nouvelle proposition de loi Léonetti. http://www.wmaker.net/admdblog/La-n...
Voir également en annexe des documents complémentaires et les introduction de Francis et Jean-Louis.
Voici le résumé de la synthèse de Marie-Claude jointe dans sa totalité en annexe.
A la Taverne, ce soir-là, nous étions plus de 40 personnes attentives.

Après les introductions de Francis et de Jean-Louis qui opposaient deux opinions sur la nécessité d'une nouvelle loi encadrant les conditions de la fin de vie, beaucoup d'informations sont venues éclairer ce sujet complexe et délicat.

On a peu à peu mieux défini les notions, souvent confondues, d'euthanasie passive ou active, de sédation profonde, de suicide assisté ou de soins palliatifs (cf aussi l'introduction de Jean-Louis).

Des soignants et des non-soignants ont pointé, chacun à leur façon et de leur point de vue, qu'il y a encore du chemin à faire avant que s'instaurent véritablement le dialogue et la confiance entre corps médical, patients et familles ou proches.

A la question : faut-il une nouvelle loi et quel devrait être son contenu?

, plusieurs réponses sont venues poser de nouvelles questions : Doit-on légaliser ou dépénaliser l'euthanasie?

A quoi bon une nouvelle loi si elle est peu ou mal appliquée?

Ainsi la loi Léonetti (ouvrant beaucoup de possibilités en soins palliatifs), votée en 2005, est toujours peu connue des citoyens et mise en pratique de façon disparate et inégale.

Est-il suffisant de s'en tenir à la loi Léonetti pour répondre à toutes les demandes ou aux cas particuliers des citoyens?

Quelles seraient les conséquences pour la société d'une légalisation de l'euthanasie?

Qu'apporte de nouveau le rapport Sicard (réalisé par la Mission présidentielle de réflexion sur la fin de vie créée en juillet 2012 par le président de la République, en préalable à un projet de loi qui devrait être proposé dans les prochains mois)?

Beaucoup d'entre nous sont repartis avec bien des questions non résolues, quelquefois non exprimées, mais satisfaits, dans l'ensemble, d'avoir pu parler tranquillement de ces sujets sensibles.

«En parler nous élève tous» a conclu l'un d'entre nous.

Je joins à cette très courte tentative de synthèse un compte-rendu de ce qui s'est dit.

J'ai pris des notes à la volée, en renonçant à identifier qui parlait, car nous étions nombreux et loquaces.

J'ai essayé de regrouper par thèmes, plus ou moins, un petit peu des paroles échangées et j'espère que chacun y retrouvera ses petits!

-tant que nous sommes bien portants, nous pensons ou voulons croire que nous pourrons maîtriser les conditions de notre mort, nous sommes dans une société qui nous pousse à croire qu'on peut tout maîtriser.

-quand entre-t-on dans une phase palliative?

-qui décide de la perte de dignité?

-et si la personne n'a plus de respect pour elle-même et ne supporte plus son état?

-le patient a, à tout moment, le droit de refuser un soin ou un traitement, mais le sait-il?

-le médecin va-t-il à tout prix prolonger la vie ou laisser mourir?

et qu'est-ce que laisser mourir?

-on cherche un consensus entre le malade, les proches et les soignants, mais que signifie ou masque ce consensus?

-pourquoi la charge de donner la mort incomberait-elle au médecin?

-qui prend la décision en cas de démences, de troubles cognitifs ou de coma?

-qui répond à la demande d'une personne qui, même si des traitements médicaux suppriment ses douleurs physiques, ne supporte plus intellectuellement et psychologiquement son état?

-faut-il légaliser ou dépénaliser l'euthanasie?

-à quoi servira une nouvelle loi si elle est aussi peu appliquée que la loi Léonetti qui existe pourtant depuis 2005?

-mais est-on sûr que tout le monde s'entend sur ce qu'est l'euthanasie?

-pourquoi faut-il encore aller en Suisse ou en Belgique pour obtenir une euthanasie ou un suicide assisté?

Pour terminer, je me permets de vous inciter à prendre le temps de lire le rapport Sicard (en annexe sur le blog du Café Philo) qui, quoi qu'on pense de ses conclusions, dresse un tableau impressionnant du traitement de la fin de vie en France.