Blog du café philo de la Possonnière

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

jeudi, 8 janvier 2015

22-01-2015 La transparence

Comme d'habitude à 20:30 à la taverne de La Possonnière le jeudi 22 janvier 2015. Les documents sélectionnés par Jean-Louis sont en annexe. La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Le résumé est ci-dessous.

Bonne soirée de discussion entre tous les participants, avec cet agréable constat que certains participants préparent à l'avance l'argumentaire, lisent les textes que l'on fournit sur le blog et vont également chercher de nouvelles pistes de réflexion. Christine, qui avait désiré ce thème, nous en a proposé une introduction, (voir son intro sur le blog) selon une première approche que je trouve intéressante, à savoir l'analyse d'une expérience vécue. Nous avons su la raison de son intérêt pour cette notion, lorsqu'elle nous a fait part de ce souvenir d'enfance où des parents disaient alors à sa mère : «ta fille est transparente». Elle éprouvait le sentiment que les adultes voyaient tout au travers des enfants, d'où cette peur du regard des autres.

En écrivant cela, je ne peux pas ne pas penser au «Huis-clos» de Sartre, où chacun des personnages qui sont en enfer pénètre l'âme des autres dans leur transparence («L'enfer c'est les autres»). Faut-il comprendre le refus de la transparence, le goût de la dissimulation, comme du mensonge? Peut-on être d'accord avec ce que dit Racine, qu «aimer un être, c'est le rendre transparent»? Toutefois ne peut-on pas désirer positivement la transparence sous son aspect pédagogique? En quoi le comportement des uns à l'égard des autres en serait-il rendu différent de celui de notre genre humain?

KANT, «Anthropologie au point de vue pragmatique» 2e partie, description. Exceptionnellement, j'ai fait un court commentaire de ces quelques lignes que vous pouvez lire sur le blog.

Dominique a posé la question : la transparence est-elle une qualité?

Si la démocratie exige la transparence (com me nous le verrons) celle -ci peut être à contrario, l'arme terrible d'une dictature sur les âmes et les corps, depuis l'Inquisition jusqu'au totalitarisme contemporain.

L'on peut bien dire sincèrement ce que l'on pense sans pour autant dire toute la vérité.

L'opinion aujourd'hui fait des gorges chaudes avec cette question de la transparence en politique. C'est pour garantir cette transparence de la vie publique de nos élus, de nos institutions, pour éviter la corruption possible des politiques par le pouvoir économique, que fut créée en France, une autorité administrative indépendante la «Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique» (voir texte sur le blog).

États par le biais de la diplomatie gèrent la tension entre secret et transparence. À travers cette politique, Gorbatchev approfondit la déstalinisation, politique mise en place en 1956 par Khrouchtchev au XXe congrès du PCUS.

Notre prochaine rencontre aura lieu le mercredi 25 février sur le thème : « Le touriste est-il l’idiot du voyage ? ». C’est notre amie Colette, grande voyageuse, qui nous présentera son introduction.

dimanche, 14 décembre 2014

17-12-2014 L'esprit de la république est-il mort ?

Mercredi 17 décembre à 20:30 à La Taverne de La Possonnière comme d'habitude. Les documents proposés par jean-Louis sont en annexe.
Voir aussi l'assemblée constituante de 1789 et la déclaration des droits de l'homme et du citoyen.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Assemb...

et http://www.legifrance.gouv.fr/Droit...
Mon introduction est en annexe.
La synthèse de Jean-Louis est en annexe.
Ci-dessous voici le résumé.

L'esprit de la République est-il mort?

Claude, que nous remercions amicalement pour sa maîtrise efficace du blog (http://laposso.philo.free.fr/) a, comme il convient, procédé dans son introduction, par une série de définitions (voir son introduction sur le blog).

Cet espace public fondé sur la souveraineté populaire (voir sur le blog le texte de Rousseau «Du Contrat social») obéit à des principes qui représentent «l'esprit» de cette République. Ce que note Claude pour la République française, c'est son inscription dans les idéaux de la Révolution française de 1789, lesquels se déclinent autour de la devise «Liberté, Égalité et Fraternité». Tournant le dos aux principes de la royauté, la République française est laïque, démocratique (la souveraineté populaire et sa représentation, la séparation des pouvoirs, la citoyenneté).

Cependant, Claude pointe des contradictions ou des difficultés que rencontre la République aujourd'hui : «la France dans l'Europe ; la mondialisation ; les conflits entre l'intérêt général et les intérêts privés ; l'immigration ; les tentions communautaristes ; le pouvoir de l'État et les revendications démocratiques». Ces changements sonnent ils le glas de l'esprit de la République? Ou au contraire, comme le souligne Claude, «n'assistons nous pas à un renouveau de l'esprit de la République par des résistances citoyennes de base que ces changements provoquent».

Jean-Michel en a commencé par questionner un point important : les distinctions conceptuelles entre république et démocratie. Prenant l'exemple de l'Angleterre, celle -ci est une vieille démocratie parlementaire, mais c'est une royauté et les Britanniques sont des sujets de Sa Majesté!

La France est une République fondée sur le principe de la liberté du citoyen («Droits de l'Homme et du Citoyen»).

Un certain nombre de questions ouvrirent le débat sur un problème délicat concernant le contrat social. Le suffrage universel (le vote des femmes en France date seulement de 1945) permet à tous les citoyens d'exprimer leurs avis. Puis de cet ensemble, la majorité des avis concordants s’impose en éliminant les minorités. Francis pose alors la question : « Que deviennent alors les minorités ? » Le suisse Jean-Jacques Rousseau précise bien que le problème est soluble, «si quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens n'avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences, résulterait toujours la volonté généra le, et la délibération serait toujours bonne. Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépens de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale. Nous n'avons alors qu'une lutte entre factions et partis politiques qui n'expriment que leur intérêt particulier et non pas l'intérêt général qui était au départ recherché par le suffrage universel.

Comme le dit Jean-Michel, pendant la délibération on en appelle au vote de tous, mais au moment de la décision «les partis reprennent la main». Là réside peut-être la cause de l’agitation constante des minorités, qui « font du bruit » comme le dit Jacqueline. Au point où, comme le fit remarquer Claude, la loi dite «écotaxe» fut votée par l'Assemblée et retirée par le soulèvement d'une minorité locale.

Notre conversation s’est ensuite dirigée vers la question du rôle des associations. En effet, il semble que la vie associative a un rôle éducatif épanouissant et comme le pense Jacques, les associations sont un bon moyen pour apprendre la citoyenneté.

En conclusion, je vous invite à lire ce que nous propose Ahmed, à savoir une transcription d’un contenu oral en langue malinké, « La charte du Manden » de l’Empire du Mali en 1222 (voir texte sur le blog). Cette charte ouvre, me semble-t-il, une perspective universelle du droit assez remarquable, élaborée au 13 ième siècle en Afrique, précisant le principe du bien agir et du respect envers les hommes.

La prochaine rencontre du café-philo aura lieu le jeudi 22 janvier (au lieu du 29) et aura pour thème « la transparence » et c’est Christine qui nous proposera son introduction.

mercredi, 12 novembre 2014

26-11-2014 Place de l'homme dans la nature

Mercredi 26 novembre à 20:30 à La Taverne de La Possonnière comme d'habitude. En annexe les documents sélectionnés par Jean-Louis et l'introduction de Stéphanie. La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Ci-dessous se trouve un résumé.

Stéphanie en a commencé par une introduction à cette question, et comme il convient, elle nous a donné deux définitions (voir introduction sur le blog).

Je retiendrai celle-ci : la nature c'est «l'ensemble du monde matériel préexistant à l'homme et non transformé par lui».

En effet la nature est bien ce qui existe indépendamment des intentions de l'homme.

L'on pourrait ajouter que la nature définit au ssi ce qui existe spontanément et qui constitue l'e principe de son développement, c'est-à-dire ce qui définit en propre la nature de cet être.

L'homme émerge progressivement grâce à sa «capacité d'adaptation à une nature hostile» et fait de lui, citant Aristote : «un animal raisonnable» (capable de se gouverner par sa raison).

Ainsi l'homme «comparé aux autres espèces, se détermine justement par son indétermination initiale, c'est-à-dire qu'il est dépourvu d'instinct qui programmerait son comportement».

Stéphanie souligne ainsi le caractère démiurgique de l'homme voulant «devenir maître de la natur e», jusqu'à ce point critique où les progrès techniques s'accélèrent «au détriment de la nature».

Faut-il regretter cette mythique époque de l'homme à l'état de nature?

Ainsi que l'écrivait ironiquement Voltaire à Rousseau, critiquant ainsi sa vision de la société de son temps («Discours sur l'origine!

Colette citant la Bible, rappelle le sens de la création divine et souligne l'aspect conquérant de l'homme sur la terre.

En effet, ces créatures faites à l'image de Dieu, auxquelles Dieu avait été donné la domination terrestre, devaient également se multiplier et «l'assujettir» (Genèse 1:28).

Cette idée d'assujettissement de la nature par l'homme dit bien que la place qu'il a, c'est d'abord la place qu'il prend, comme le précise Dominique.

Cependant il semble que la place qu'i l prend n'est guère harmonieuse, comme le souligne Francis.

N'est-il pas un être de la nature?

Certes, l'homme est un être de culture comme le rappelle Pierre, mais faut-il opposer nature et culture?

Edgar Morin, dans son célèbre ouvrage «Le paradigme perdu : la nature humaine», dit à ce propos : «Il faut cesser de disjoindre nature et culture : la clé de la culture est dans notre nature et la clé de notre nature est dans la culture».

Reprenant ce qui venait d'être dit, je précisai s que l'homme se distingue des au tres êtres vivants qui peuplent la terre, par son autonomie, par son intelligence créatrice, sa conscience et sa pensée.

Alors là mes amis, je venais de dire la plus horrible p arole que le café-philo ait entendue!

Patrick, d'un air ironique me dit : «c'est toi qui penses que les animaux ne pensent pas».

L'ordinateur peut déchiffrer mais il ne peut pas saisir le sens que nous apportons à un texte.

Ainsi tous les peuples dans toutes les cultures et en tout temps ont pensé (ce qui ne veut pas dire qu'ils expriment toujours de fortes pensées!), et cette aptitude supérieure nous oblige au sens de la morale, d'une part à protéger les animaux dans la mesure du possible (une législation juridique se met en place), et d'autre part, nos connaissances (biologie animale!) nous permettent de mieux comprendre l'importance de cette vie animale pour notre humanité.

Notre débat s'est ensuite engagé vers ce problème très actuel de l'influence de la techno science mondialisée, non seulement sur la nature, mais sur la nature de l'homme lui-même.

Une araignée fait des opérations qui ressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Le prochain café-philo aura lieu le mercredi 17 décembre sur le thème : l’esprit de la République est-il mort ? Et c’est notre ami Claude le blogueur qui fera l’introduction.

La synthèse du café philo de 2013 sur le même thème est http://laposso.philo.free.fr/blog2/.... Le billet est http://laposso.philo.free.fr/index....

jeudi, 30 octobre 2014

23-10-2014 Pourquoi faut-il commémorer la grande guerre ?

Jeudi 23 Octobre à 20:30 à La Taverne de La Possonnière comme d'habitude. En annexe l'introduction de Marie et les documents sélectionnés par Jean-Louis.
La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Le résumé est ci-dessous.

Faisant suite à une série d'évènements locaux (exposition, conférence, récital théâtral, lectures de textes d'écrivains et de témoins, films documentaires -- voir programme) pour commémorer le centenaire de la Grande Guerre, cette soirée du café-philo prolongeait nos manifestations par une réflexion sur le pourquoi d'e cette commémoration.
Notre amie Marie étant immobilisée provisoirement pour cause de blessure a néanmoins courageusement écrit une subtile introduction que j'ai donc lu e en son absence (voir sur le blog).

En ce qui concerne cette commémoration, il ne s'agit pas d'une «obsession commémorative» comme le dit Pierre Nora, mais d'un travail de mémoire s'appuyant sur des faits historiques.
N'occultons pas notre passé, car c'est seulement à partir de notre fidélité au passé et avec un savoir historique exigeant, fortement argumenté, que nous pourrons nous réconcilier avec le passé et nous réconcilier aussi avec nos ennemis d'hier.
Dans le cas de la France, il semble qu'à l'exception de quelques extrémismes, c'est le patriotisme qui a pu fondre les idéologies divergentes en une forte union sacrée.
C'est donc une armée de républicains qui combattit en 14-18 pour se défendre contre ce qui est apparu comme une agression de l'Allemagne.

Cependant comme l'a souligné Alain Jacobzone lors de sa conférence, la question des responsabilité s reste complexe, et il difficile de dire que l'Allemagne serait à elle seule, la responsable du conflit mondial (lire sur le blog, le très enrichissant entretien entre des historiens Allemands et Français).
Nous avons tous exprimé l'idée que 14 -18 fut un temps de grand bouleversement dans les conceptions politiques, idéologiques et économiques en Europe.
En effet 14-18 est une guerre de civils et non de soldats professionnels, qui engagent des soldats instruits.
Les officiers intermédiaires encadrant la troupe étaient pour la moitié d'entre eux des instituteurs ou intellectuels formés par l'École Normale, (tels Charles Péguy, Louis Pergaud, Maurice Genevoix) et avaient pour tâche de faciliter la communication entre des gars du pays qu'ils connaissaient et les ordres de la hiérarchie militaire.
Autre exemple de cette unification républicaine pendant la Grande Guerre, le monument aux morts du Fief-Sauvin, réunissant le Vendéen et le Poilu de 14 (voir photo jointe).

Le prochain café-philo aura lieu le mercredi 26 novembre et aura pour thème de discussion : « Place de l’homme dans la nature ? ». C’est Stéphanie qui nous proposera son introduction.

lundi, 22 septembre 2014

24-09-2014 Valeurs et limites de l’individualisme ?

Le café-philo fera sa rentrée le mercredi 24 septembre à 20h30 à La Taverne du Prieuré. Les textes proposés par Jean-Louis sont en annexe. Un sociologue qui a travaillé sur l'individualisme François de Singly
http://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C... L'introduction de Marie-Claude est en annexe.
La synthèse de Jean-Louis est en annexe.
Ci-dessous voici le résumé.
Vertus et limites de l'individualisme?

Belle rentrée du Café -philo où j'ai retrouvé avec plaisir tout e une équipe de 31 personnes (quasiment une classe de terminale!), de nombreux fidèles et quelques nouveaux amis à qui nous souhaitons la bienvenue.

Marie-Claude comme a son accoutumée, nous a méthodiquement et clairement invités à penser la question en commençant par un travail de définition, distinguant les notions d'individu, d'individualité et d'individualisme (voir son intro sur le blog).

Pour cerner le problème que sous -tend la question, vertus et limites de l'individualisme, Marie -Claude a souligné cette opposition entre l'individualisme conçu comme une tournure d'esprit propre aux initiatives personnelles, position émancipatrice à l'égard des armatures idéologiques de l'a société, et un individualisme tourné vers l'isolement et l'égoïsme.

Patrick a marqué d'emblée l'aspect saillant de cette notion, en l'opposant à celle de collectivisme.

En effet l'individualisme s'oppose totalement au collectivisme, ce qui ne veut pa s dire que le collectivisme se confonde avec l'altruisme, car il peut y avoir un égoïsme collectif.

Cette opposition, nous l'avons évoquée toute la soirée, en cela qu'elle exprime la base de tous les problèmes de notre civilisation occidentale.

Mosca prend un bon exemple dans le monde de l'art, en nous faisant remarquer que cette reconnaissance de l'individualité reste tardive, car jusqu'au trecento ou quattroce nto, les artistes restaient dans l'anonymat et c'est avec Giotto que commença l'irruption progressive du nom des artistes avec leur signature.

Pierre, en très grande forme ce soir, fit remarquer malicieusement qu'aujourd'hui il y a beaucoup plus de signatures, mais moins d'oeuvres.

Claude cependant, constate que la création contemporaine est moins l'affaire des individualités isolées que celle des équipes.

Le cinéma étant l'exemple remarquable, où le talent d'un metteur en scène se déploie grâce à toute une équipe, pour ne pas dire à toute une industrie.

Cet individualisme, où l'individu semble être la réalité première, fondatrice de toute valeur est en effet une position philosophique moderne, déjà émergente chez Montaigne (voir texte) et plus encore chez Descartes avec son «cogito ergo sum» «je pense donc je suis» (voir texte).

Toutefois comme le dit notre grand philosophe français du XVIIe siècle, «Bien que chacun de nous soit une personne séparée des autres (!) on ne saurait subsister seul».

C'est notre monde moderne qui a vu s'épanouir une philosophie proprement libertaire et individualiste qui combat le «monstre froid» qu'est l'État.

Le prochain Café-philo aura lieu le jeudi 23 octobre (chaque mois en alternance mercredi/jeudi) et portera sur un thème d'actualité à la Possonnière (voir information du 25/09) : pourquoi faut-il commémorer la Grande Guerre?

mercredi, 25 juin 2014

25-06-2014 Repas et « Chanson, poésie et philosophie »

Lire le texte complet de Jean-Louis "Chemins croisés Poésie et Philosophie " en annexe. Ci-dessous un extrait de la conclusion. "...La poésie n’est pas une philosophie, mais une méditation qui révèle une vérité personnelle et non communicable. D’où son goût de l’aphorisme, de la sentence et même celui de l’hermétisme. La poésie ouvre la porte de cette vision cosmique par la méditation et le souffle, comme le souffle du Tao. Toute la philosophie au contraire, si elle élève l’esprit en quête de vérité, ce n’est pas au travers de la seule intuition sensible ; cette quête de la vérité se travaille par le dialogue, par la critique dialectique et conceptuelle ..."
Les photos, documents et la synthèse de Jean-Louis sont en annexe. Son début est-ci-dessous. Le programme pour la rentrée est dans la rubrique Pages (à droite).
"Une belle salle préparée avec goût et bien disposée pour écouter les interventions des uns et des autres. Un grand merci pour Isabelle et Pascal. Nous nous sommes régalés autant de poésies bien choisies et bien dites par Ahmed, Francis, Jane, Marie, Yolaine, Suzy, qu’avec un diner savamment composé par La Taverne."

Lire la suite...

lundi, 19 mai 2014

21-05-2014 l’art est-il un grand éducateur ou un business ?

A 20:30 h comme d'habitude à La Taverne du Prieuré à La Possonnière. Les documents sélectionnés par Jean-Louis sont en annexe.
Écouter l'émission entre 66mn et 88mn du 24.10.2013 - Les Matins de France Culture Fiac : art du marché ou marché de l'art ? 149 minutes Les 40 ans de la Fiac, qui ouvre ses portes à Paris, nous donnent l’occasion de nous intéresser au marché de l’art qui a battu tous les records cette année. Le marché de l’art est-il spéculatif ? Comment expliquer les prix délirants et les cotes de certains artistes ? L’art est-il devenu snob ? Nous recevons ce matin Jean Philippe Domecq, écrivain, essayiste, Kamel Mennour, galeriste, et ...
http://www.franceculture.fr/emissio....
La synthèse est en annexe, ci-dessous voici le résumé.
L'art est-il un grand éducateur ou un business?

Une excellente soirée d'une vingtaine de participants, dont plusieurs nouvelles personnes que nous saluons bien amicalement, sur un thème lourd de sens, ironique et apparemment contradictoire, qui cependant a engendré une vive et riche conversation.

Mosca, passionnée d'art et elle -même artiste mosaïste, nous a proposé une longue introduction tout à la gloire du génie artistique sorti de son «musée imaginaire» comme celui de Malraux, où se côtoie la sculpture Sumérienne, les fresques de Giotto à son frère aimé François d'Assise, la sculpture de Donatello et bien d'autres grands noms de ces trec ento et quattrocento florentin, où Mosca fut de longues années, Florentine jusqu'au bout des doigts.

Nous avons clairement compris que son amour de l'art ne pouvait guère interroger notre question sur ce versant prosaïque pour ne pas dire vulgaire, de l'argent et du business.

Paradoxalement, selon Mosca, l'artiste vit dans la fascination et son art échapperait à tout pouvoir, y compris celui de l'argent.

De même sa vision du «génie», qui comme le nom l'indique relève de la nature (à la différence du talent) ne peut pas selon notre amie, se comprendre comme un savoir-faire qui s'apprend ou qui peut faire l'objet d'une éducation.

Dans le film «Amadeus» de Forman, Salieri qui a un grand talent de musicien, comprend qu'il ne pourra jamais rivaliser avec le divin Mozart qui lui seul a du génie.

Citant Maurice Merleau-Ponty (voir textes sur le blog), Mosca relève ce paradoxe de l'art : si le monde est ce que nous voyons, il nous faut pourtant apprendre à voir et «rien ne pourrait remplacer l'expérience perc eptive et directe que j'en fais», pas même une «analyse (de l'oeuvre d'art), si précieuse qu'elle puisse être».

Ainsi ce philosophe d'ajouter (voir extrait de «Sens et non-sens» sur le blog) «si l'oeuvre est réussie, elle a le pouvoir étrange de s'ens eigner ellemême».

Ainsi l'art ne peut pas selon Mosca instruire ou éduquer, étant situé dans la sphère éloignée d'une extrême sensibilité perceptive.

L'art ne peut que faire l'objet en quelque sorte, d'une contemplation épiphanique, une révélation manifestant l'invisible, vision «spirituelle», fascinée et intérieure comme le souffle ou l'énergie pour le Tao.

Mais ne nous trompons pas, il ne s'agit pas de la vision d'un arrière monde, mais de ce monde -ci, comme le dit l'auteur de «L'oeil et l'esprit» : «l'oeil accomplit le prodige d'ouvrir à l'âme ce qui n'est pas âme, le bienheureux domaine des choses».

Évidemment la position de Mosca a eu l'effet d'une provocation, sa vision philosophique de l'art en a secoué certains et ce fut donc stimulant pour le débat qui allait venir.

Colette a fort justement souligné qu'une fréquentation assidue et éclai rée par quelque connaisseur de l'art pouvait aiguiser la sensibilité, l'ouvrir à un aspect inaperçu du monde et ainsi éduquer ce plaisir esthétique de la contemplation.

Car, comme le dit Kant (voir textes sur le blog), si par exemple le plaisir tout personnel du chocolat ne nécessite aucun apprentissage, aucune discussion, le plaisir esthétique, s'il relève également de la sensibilité, suppose la formation d'un jugement critique et pour le moins instruit.

C'est la raison pour laquelle, Lucie en a profité malicieusement pour dire à son mari, «il nous faut aller à Florence pour apprendre à voir ces chefs d'oeuvres».

À la maternelle comme dans les EHPAD pour nos anciens ou les personnes peu autonomes et même dans les hôpitaux psychiatriques, cette expression artistique sous toutes ses formes est d'une richesse considérable, même pour des gens qui n'ont aucune culture artistique.

Il faut absolument aller au musée de Villeneuve-d Ascq contempler ces oeuvres de «l'art brut»!

Il nous a semblé que l'art contemporain, de par sa reproductibilité infinie et ses ruptures brutales, a modifié les conditions de la création et le sens même de la définition de l'oeuvre d'art.

Aujourd'hui il n'y a plus de lecteur de poésie s'exclame Jacques dépité, et ceux qui subsistent, dit-il, sont traités de ringards.

La fin de notre saison café-philo aura lieu à la Taverne du Prieuré pour notre banquet annuel et portera sur le thème : «Chanson, poésie et philosophie».

mardi, 15 avril 2014

30-04-2014 notre sexe détermine-t-il notre genre ?

Geneviève fait l’introduction.
Les documents proposés par Jean-Louis sont en annexe.
L'introduction de Geneviève est en annexe.
La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Ci-dessous son résumé.
Nul besoin de brailler dans la rue « le gender n’est pas mon genre », il faut au moins savoir de quoi l’on parle. Geneviève nous a proposé une très éclairante introduction, ouvrant parfaitement aux problèmes que pose cette question : « notre genre détermine-t-il notre sexe ? » (À lire sur le blog).

Nous retiendrons en premier lieu ses propos liminaires, portant sur un souvenir personnel amusant, où sa petite fille déclarait reconnaître une fille, en une statuette africaine au sexe masculin évident, puisque celle-ci portait un collier. Comme souvent, l’opinion ignore le sens des mots. Depuis quelques années les recherches anglaises et américaines en psychologie et sciences sociales travaillent sur un concept : en anglais « gender » (genre), qui signifie que chacun de nous, enfant ou adulte, nous jouons un rôle conformément à ce que la société attend de son sexe « the gender role » (rôle de genre).

Premièrement, Il faut souligner que la question a d'abord l'air d'être une boutade ; chacun pense, en effet, que naissant pourvu d'un sexe mâle ou femelle, ce sexe nous détermine au sein de l'espèce humaine comme homme ou femme et nous appartenons alors à un genre masculin ou féminin.

Deuxièmement, Geneviève fait remarquer que les « hésitations de la nature » font naître des enfants au sexe indéterminé ou bisexué (l’androgynie).

Troisièmement, il est évident que cette « différenciation des sexes a servi la domination du sexe mâle, domination dite phallique fortement symbolique et injustifiable biologiquement ». Ainsi la question s’éclaire : derrière ce rejet de la « théorie du genre » (théorie qui n’existe d’ailleurs pas, et qui a fait l’objet de phantasmes délirants et de rumeur par des parents qui pensaient que l’école déciderait si leurs enfants devaient être fille ou garçon) se profilent des enjeux politiques, idéologiques et sociaux.

J’en ai commencé, pour éviter de nombreuses confusions, par préciser deux concepts majeurs qui traversent notre question : l’inné et l’acquis. Est inné ce qui appartient à la nature, dont on dispose dès la naissance ; est acquis ce qui s’est formé après la naissance. Nous savons aujourd’hui que les fonctions psychiques du cerveau sont redevables en partie, au milieu dans lequel les individus grandissent.

Nos amis médecins Colette et Dominique, ont rappelé que nous sommes des êtres vivants, mortels et sexués, mais il existe cependant des sexes indéterminés dont le caryotype X ou Y peut être parfois XX ou XY (voir sur le blog le tableau « des chromosomes en pagaille » texte de Sabine Prokhorus), ce qui suppose à la naissance des décisions délicates de la part des parents et des médecins

C’est ainsi que plusieurs participants ont souligné cette dualité masculine/féminine au sein même des hommes et des femmes, qui peut aussi être à l’origine d’une « sexuation », ou formation construite socialement de genres sexuels divers.

Claude citant à ce propos la vision orientale, le Yin et le Yang, pouvant être interprétés comme féminité pour l’un et masculinité pour l’autre, ces deux énergies selon le Taoïsme, sont toutefois indivisibles et sont en présence autant chez l’homme que chez la femme. C’est ainsi que Marie-Claude, reprenant les travaux de Judith Butler, pose la question de savoir s’il y a deux pôles opposés, masculin et féminin, c’est-à-dire des corps sexués donnés par essence, ou s’ils ne sont que des qualités façonnées par la domination hétérosexuelle. C’est ainsi que l’anthropologue Françoise Héritier montre que, indépendamment de certaines données objectives, les explications que l’on donne de cette dualité homme/femme « relèvent du partage des tâches, bref tout ce qui fait les oppositions que l’on considère comme naturelles, mais qui ne le sont pas » (voir texte sur le blog). D’aucuns ont souligné que les développements récents des sciences ont été pour quelque chose dans cette démystification concernant le fonctionnement du corps humain, et le rôle social attribué traditionnellement, comme le lien femme-épouse-mère. Mosca, notre amie artiste plasticienne, nous a livré une remarquable interprétation d’une statue de Donatello « Judith et Holopherne » (milieu du XVe siècle ; voir ci-dessous sa reproduction). De cette dualité initiale et brutale, il faut plutôt y voir non pas une domination renversée, mais un dépassement de celle-ci pour un troisième et nouvel état entre l’homme et la femme. Notre ami Jacques fort judicieusement faisait remarquer que les Apaches ont convenu de la paix contre les « tuniques bleues », le jour où ils ont compris que leurs femmes ne faisaient plus assez d’enfants.

La prochaine réunion du café-philo aura lieu le mercredi 21 mai et portera sur le thème suivant : l’art est-il un grand éducateur ou un business ?

Sexe-Donatello.jpg

lundi, 17 mars 2014

26-03-2014 Aurons-nous encore une vie privée ?

Ahmed fait l'introduction. Les documents proposés par Jean-Louis sont en annexe.
L'introduction est en annexe.
La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Son résumé est ci-dessous.

Ahmed en bon défenseur de la liberté, nous a présenté son introduction (voir sur le blog), qui pointait d'emblée un problème majeur : le «Pouvoir» a toujours cherché la transparence totale sur la multitude, par tous les moyens possibles, jusqu'aux moyens sophistiqués de la technique moderne.

La vie privée est donc encadrée par «divers règlements et lois garantissant le droit à la vie privée».

Nous sommes contrôlés, écoutés, épiés, fichés, espionnés, ciblés et surveillés par un oeil qui nous déshabille, comme le fait le panoptique de la société carcérale et disciplinaire selon Michel Foucault («Surveiller et punir»).

Mais il semble que la communication électronique nous fascine et que de nous-mêmes, «nous nous exposons sans pudeur par des moyens techniques ultra rapides et efficaces pour aller nous plaindre ensuite du viol de notre intimité».

Le magnifique utopiste et penseur de ces communautés appelées phalanstères, Charles Fourier, disait : «j'aime à vivre seul».

Nous en avons commencé par définir le sens de la notion de vie privée (voir sur le blog, le texte du «Café des phares», premier café -philo de France) et celle d'intimité ou d'intime.

Il y a du secret dans l'intime, dit Paule, et l'intimité n'engagerait exclusivement que soi, pense Landry.

Il y aurait l'esp ace privé et l'espace public, et c'est le droit qui délimiterait leur frontière.

Et c'est aujourd'hui seulement que l'on a autant développé la vie privée, comme le fait remarquer Marc, notre ami saxophoniste de jazz.

Mais c'est aussi ce qui est apparemment contradictoire, puisque c'est la même époque, qui voit se développer partout dans le m'onde des «réseaux sociaux», où la vie privée s'étale au grand jour, photos à l'appui, avec tous les risques qui s'en suivent pour les esprits fragiles ou pe u expérimentés.

À ce propos, Landry a souligné ce «double lien» que forment les réseaux sociaux, en rappelant le contrôle pernicieux, mais «logique», qu'un employeur peut exercer sur ses employés en participant secrètement au même réseau.

De même notre nouvelle venue, Bente semble ravie par cette immédiateté des connexions avec le monde entier, de cette immense mémoire, de ces vastes bibliothèques que des réseaux comme Google mettent à notre disposition.

Mais attention Claude faisant référence au « 1984 » d’Orwell (« Big Brother is watching you ! ») nous rappelle que cette prodigieuse technologie pourrait être aussi le moyen d’une transparence totale de nos vies ; ce qui serait parfaitement totalitaire.

La prochaine rencontre du café-philo aura lieu le mercredi 30 avril et le thème de notre conversation sera : notre sexe détermine-t-il notre genre? Et c’est notre amie Geneviève qui fera l’introduction.

lundi, 20 janvier 2014

26-02-2014 la culture du corps, un art de vivre ?

Voir en annexe des documents sélectionnés par Jean-Louis.
Écoutez l’émission "les nouveaux chemins de la connaissance" sur le narcissisme du corps de France Culture.
http://www.franceculture.fr/player/...
voir aussi des textes sur la marche vue par la philosophie http://www.croiseedesroutes.com/#!t...

L'introduction de Marie est en annexe. La synthèse complète de Jean-Louis est en annexe, son résumé est ci-dessous.

La culture du corps : un art de vivre?

Marie nous a présenté son introduction (voir sur le blog) finement élaborée, en distinguant et définissant l'art de vivre et la culture du corps.

Cette interrogation sur l'art de vivre n'était pas facile à définir, car il est, comme l'a souligné Marie, très relatif à chaque culture particulière, et il peut être aussi un projet personnel, «qui procure, sinon une satisfaction, une adéquation à ses principes».

La culture du corps fait l'objet d'une quête profondément ancrée dans l'histoire de l'humanité.

Les images du corps varient selon les époques bien que «le désir d'un corps musclé, conquérant, dominant, a perduré pendant des siècles».

Des éphèbes du sculpteur grec Praxitèle, «aux créatures éthérées qui défilent en serpentant sur les podiums de nos couturiers», en passant par les «grasses et généreuses beautés de Rubens», ces représentations du corps sont complexes et variables, sans oublier celles des cultures éloignées de la notre.

Dans certaines cultures, l'a peau devient ornement, maquillée, tatouée, scarifiée, jusqu'à ces remarquables visages dessinés des Maoris.

Mode du tatouage que nous pouvons remarquer aussi chez nos contemporains en occident.

Il semble que notre époque contemporaine soit devenue fortement centrée sur l'image du corps, où l'apparence de ce corps est devenue un culte (culte e t culture ayant même étymologie), l'apparence du corps devant correspondre aux idéaux des canons esthétiques en vogue.

D'où les recours à la chirurgie, aux diététiques, au culturisme et aux pratiques sportives intensives.

Cependant faut-il négliger cette culture du corps?

Deux excès : un culte du corps qui s'est substitué à l'esprit, et un esprit coupé du corps, rabattu à n'être qu'un vulgaire outil, ce que refuse l'ami Montaigne, «je hais cette inhumaine sapiens qui nous veut rendre dédaigneux et ennemis de la culture du corps».

En somme cette culture du corps ne peut prétendre être un art de vivre véritable et conforme à notre être profond, que si l'on n'oppose plus l'esprit et le corps («mens sana in corpore sano»).

Francis s'est lancé dans une vive critique de ce culte du corps devenu un puissant objet de consommation dans nos sociétés marchandes, qui joue sur des images idéalisées et pourtant illusoire s, comme en témoigne cette obsession de la jeunesse, ou celle du «look» auquel il faut ressembler.

Toutefois, d'aucuns ont réagi comme Sylvie, en rappelant que le corps doit faire l'objet d'un respect, qu'il faut en tenir compte dans notre manière de vivre, qu'il impose une hygiène de vie, des activités physiques appropriées et qu'ainsi il dépend de nous de nous sentir bien dans notre peau!

Nelly cultive son art de peindre et celui de la course, comme les moines zen le font de la peinture et du tir à l'arc!

En fait il faut aussi souligner cet aspect de notre civilisation technicienne, où la culture physique doit compenser une atrophie de nos muscles (ce dont le monde rural des siècles passés n'avait guère besoin).

La prochaine fois, mercredi 26 mars nous participerons ensemble à une amicale réflexion sur le thème : aurons-nous encore une vie privée ? Et c’est notre ami Ahmed qui va se coller à son introduction.

15-01-2014 Qu'est-ce qu'un vrai travail ?

Voir en annexe les documents sélectionnés par Jean-Louis (résumés d'articles de JM Muglioni, la déclaration de Philadelphie de mai 1944 pour le travail et un extrait de Philosophie du Travail de Martine Verlhac).
Voir la vidéo de André Comte-Sponville Sens du travail, bonheur et motivation
http://www.youtube.com/watch?v=aSbp...
Claude fait l'introduction. Celle-ci qui sera commentée est en annexe sous forme schématique.
Les philosophes au travail avec Platon la Gaffe
http://www.decitre.fr/livres/platon...
Les conférences de Jean-Louis sur le travail
http://laposso.philo.free.fr/blog2/...
Voir en annexe la pyramide de Maslow évoquée lors de la réunion.
Voir des articles sur la philosophie et les cafés-philo en entreprise, ci-dessous les liens.
http://authentis.be/UserFiles/File/...
http://blog.mars-lab.com/Evenements...

La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Ci-dessous le résumé.

Excellente soirée au Café -philo avec de nombreux participants et des nouveaux venus, que nous saluons bien amicalement.

Claude a fait l'introduction d'un thème, dont l'énoncé semble contradictoire comme un oxymore. En effet, il n'y pas de faux travail en sa définition même : est travail, toute activité socialement rentable. Mais il faut reconnaître qu'il peut aussi signifier toutes sortes d'activités sociales.

Disons que le libellé faisait allusion à cette formule d'un Président de la République française qui un 1er mai, saluait le «vrai travail» de ceux qui voulaient «travailler plus pour gagner plus», visant une catégorie de travailleurs contre une autre!

Claude a ensuite brossé le tableau des représentations historiques et occidentales du travail : d'abord perçu par les Grecs comme une nécessité contraignante, réservée aux esclaves et aux classes inférieures, puis par les Romains, défini alors comme un instrument de torture, d'où l'étymologie latine «tripalium» (voir l'ancienne désignation de la salle d'accouchement : la salle de travail). Mais le christianisme a également, dans la bible, représenté le travail comme une déchéance, la chute hors du Paradis d'Adam et de Ève. Puis notre «ouvreur» a précisé cette coupure moderne du travail, en travail manuel et travail intellectuel. Coupure déshumanisante, puisque l’origine anthropologique du travail se situe dans ce lien indissociable de la main et du cerveau. La conscience et l'intelligence humaine se sont développées par l'usage des outils.

Enfin, faisant référence à André Comte-Sponville, un travail épanouissant et motivant est possible, contrairement à ce très dangereux management par le stress (voir texte sur le blog).

Fabien a d'emblée fait référence à une théorie sociologique : «la pyramide de Maslow» (voir sur le blog), dans laquelle les niveaux des besoins réalisés en terme de satisfaction sont très étroits dans leur partie supérieure.

À propos de Fourier, il a été souligné cette idée (propre à toutes les utopies), que c'est le désir et le plaisir, qui pourraient être un formidable moteur attractif dans une communauté de vie et de travail (voir les phalanstères).

En élargissant notre thème de réflexion, certains ont pointé un changement considérable dans l'entreprise : à une structure plus «familiale», dans laquelle les relations au travail étaient encadrées par des syndicats puissants (les acquis du droit du travail), se sont substituées des individualités éparses devant une autorité non identifiable : des actionnaires indifférents représentant parfois des «fonds de pension» américains (la finance et sa spéculation à courte vue).

Cependant, j’ai noté ces réflexions plus encourageantes sur l’avenir de certaines de nos entreprises, qui concernent le développement de « l’économie sociale et solidaire » (les mutuelles, les coopératives, les « Scops », le Relai, les Emmaüs, les associations de réinsertion. Nous avons aussi souligné cette activité essentielle que fournissent les élus de nos cités.Il ne s'agit pas d'un travail proprement dit, une indemnité n'est pas un salaire, mais l'élu est toutefois démocratiquement évalué par les électeurs.

Nous avons noté également une intervention judicieuse de nos amis artistes (Mosca et Jacques Bertin, dont la présence nous fait grand plaisir) soulignant cette réalité forte du travail artistique.

J'ai noté cette judicieuse référence à Hannah Arendt, distinguant entre le labeur, l'oeuvre et l'action : l'oeuvre serait cette activité libérée des nécessités de la consommation.

Pour finir, je retiendrai cette dernière intervention de l'un des participants, visant certaines expériences de «Café Philo» en entreprise (voir document sur le blog).

Le Café Philo en entreprise est un espace de parole et de réflexions dirigées, mais non directives, animé par un philosophe, favorisant une prise de recul et de hauteur vis-à-vis de la vie professionnelle.

J’ai rappelé à tous, cet extraordinaire document (voir sur le blog), la « Déclaration de Philadelphie » établie lors de la 26e session de la Conférence Internationale du Travail aux USA en 1944 (voir en annexe).

Le prochain Café Philo aura lieu mercredi 26 février et portera sur le thème suivant : la culture du corps, un art de vivre ? C’est notre amie Marie qui se collera à son introduction.

mercredi, 30 octobre 2013

10-12-2013 Qu’est-ce que l’autre pour moi ?

Chantal fait l'introduction. Celle-ci est en annexe. Voir en annexe les documents sélectionnés par Jean-Louis et ceux dans le lien suivant. http://www.google.fr/url?sa=t&r...
La synthèse de Jean-Louis est en annexe. Son résumé est ci-dessous.

Le dernier café-philo de l'année a connu quelques tremblements de dernières minutes (changement de date et de lieu), mais les inconditionnels du débat étaient là.

Chantal comme prévu, nous a lu son introduction (il faut la lire sur le blog!), subtilement questionnante, et remarquablement liée à l'expérience sensible et touchante, de son auteure.

L'universalité de notre humanité ne s'oppose pas à la singularité de chaque homme.

- L'autre est au coeur de notre vie culturelle ; celui qui rend possible et souhaitable le dialogue.

- L'autre c'est le compagnon pour toutes les joies et les souffrances de la vie partagée.

Le débat a commencé par cette définition de l'autre, qui renvoie à celle d'altérité, qui est la qualité essentielle de l'autre.

Étrange miroir, qui, pour parler comme Sartre (voir texte), me saisit tel que je suis, ce que je suis «pour autrui».

L'absence d'autrui est terriblement perturbante pour la conscience de soi, comme le décrit bien Michel Tournier dans son «Robinson ou les limbes du Pacifique» (voir texte).

D'aucuns ont souligné à ce propos que le rapport à autrui semble aussi pouvoir faire l'objet d'une tentative de possession, comme le témoigne la fascination masochiste pour l'autre.

Un seul regard suffit parfois pour nous faire éprouver notre différence culturelle, notre appartenance sociale.

Claude nous a parlé du livre de Bernhard Schlink, « Der Andere » (l’autre), voir le commentaire.

Ahmed nous a également fait part de son étonnement dans «l'étranger» de Camus, en soulignant cette quasi-ignorance de l'autre, l'arabe que Meursault tue sans bien savoir pourquoi.

Il ne faut pourtant pas ignorer les reportages de Camus en 1939 sur la misère intolérable des paysans de Kabylie.

De même, Morag nous a fait part de cette apparente absence d'autrui dans les délicieux romans de Patrice Modiano, du vide ressenti, de cette «Suisse du coeur».

Notre prochain café-philo aura lieu le mercredi 15 janvier 2014. Il aura pour thème : Qu’est-ce qu’un vrai travail ? . Claude fait l'introduction.

lundi, 28 octobre 2013

27-11-2013 Le rôle de l'école : instruire ou éduquer ?

Voir en annexe les documents sélectionnés par Jean-Louis. L'introduction est faite par Paule. Voir en annexe la synthèse de Jean-Louis. Ci-dessous le résumé.

Paule nous a présenté un large tableau de l'école, de sa mission, de ses principes et de sa finalité.

Deux orientations semblent dessiner son exposé : d'une part, une vision républicaine de l'école : l'institution du citoyen, dont le but est moins de former un «homme bien adapté» aux intérêts privés de la société, que de faire un homme autonome, capable de juger de l'intérêt commun, et du bien public.

Ce citoyen ne connaît que les exigences de la raison, dont l'instruction est l'outil nécessaire pour se construire.

Cette école doit délier l'élève des liens familiaux et religieux (laïcité) afin de donner au citoyen qu'il deviendra, la puissance de la raison critique.

Et c'est la discipline, moment négatif, mais nécessaire disait Kant (voir texte sur le blog), qui fera de tous les enfants, des élèves.

Paule souligne, en rappelant la thèse de Michel Foucault, que l'école est un lieu fermé, clos, dans lequel est dispensée une discipline.

Cette «frontière» se coupe de l'espace civil, en espérant échapper aux déterminismes sociaux.

Cependant des sociologues comme Pierre Bourdieu, montreront que l'école, contrairement à son principe, participe de la «reproduction» sociale.

Cette école, aujourd'hui devenue école de masse, ce qui est en un sens démocratique, reproduit, contradictoirement, les différences sociales.

Plus nombreux qu'il y a un siècle, ne rentrent dans nos «grandes écoles» à 95%, que des enfants des milieux aisés ou cultivés.

Enfin, il semble, selon Paule, que cette laïcité de l'école prendrait des allures radicales et injustes à l'égard des enfants de certains milieux, dont l'identité reste marquée par des pratiques religieuses.

Lire sur le blog le texte d'un collectif, avec la participation de Philippe Mérieu, «Oser éduquer», qui, ouvre des perspectives critiques, parfois surprenantes.

La première idée qui fut débattue concerne cette notion d'instruction, qui selon certains devrait être une véritable «construction», et donc en cela, une bonne éducation.

Instruire c'est construire ses connaissances, c'est-à-dire donner des outils pour rendre autonome, pour se gouverner par la raison, ce qui est proprement parfaire l'éducation.

Certains vont même penser que l'enseignement reposerait trop sur l'abstraction et supposerait un langage que les élèves ne dominent plus.

Même la relation maître élève serait peu ouverte au dialogue, conforterait l'esprit de pouvoir et de domination.

L'instruction, la formation et le savoir, sont le projet de toute une vie.

Le prochain café-philo aura lieu le mercredi 11 décembre et aura pour thème de discussion : Qu’est-ce que l’autre pour moi ? Chantal se propose d’introduire cette question pour notre prochain débat.

vendredi, 27 septembre 2013

17-10-2013 Place de l'homme dans la nature ?

Documents sélectionnés par Jean-Louis en annexe
Benoit fait l'introduction
La synthèse de Jean-Louis est en annexe.
En voici le résumé.
Place de l'homme dans la nature?

La nature est ce qui existe en dehors du monde humanisé ou transformé par l'homme. Mais la nature c'est aussi, pour les êtres vivants, ce qui existe spontanément, ce qui constitue le principe même de son développement de la naissance à la mort.

Enfin, nous pouvons parler aussi de nature humaine, bien que chez l'homme à la différence des animaux, le culturel l'emporte sur le naturel, et l'on peut dire comme Merleau-Ponty que «Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'homme comme on voudra dire» (!) «Les sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots» (voir texte sur le blog).

Il y a de l'inné dans la conduite des hommes (la nécessité de s'alimenter ou de procréer), mais qui «disparaît» sous l'acquis culturel (les transformations culinaires, les manières de table, ou le désir maternel et les passions amoureuses).

Par conséquent, pour parler comme Kant (voir texte) la nature n'a rien donné à l'homme, sinon l'aptitude à produire par lui-même son existence dans une nature souvent hostile.

Sans instinct, mais avec sa seule raison et son unique volonté, «il doit tout tirer de lui-même».

Nous voyons bien des animaux produire des organisations sociales, des moyens pour leur subsistance et se développer conformément à chaque espèce.

Benoit faisant judicie usement référence à Aristote (voir texte joint) souligne cette analogie entre les activités des animaux et celles de l'homme. Simplement, les animaux ont dès la naissance, en eux-mêmes, le principe de leur développement, alors que pour l'homme ce principe est extérieur à lui, puisqu'il se donne par lui-même, des buts à atteindre. Benoit rappelle cette belle métaphore de Karl Marx, «l'abeille et l'architecte». L'architecte conçoit en son esprit le but à atteindre, la forme, la matière et les outils nécessaires pour parvenir à créer sa maison, alors que l'abeille possède par instinct, de manière innée, les moyens de la fabrication de sa ruche.

C'est ainsi qu'Aristote montre que la nature n'est pas absurde, elle obéit aussi à une finalité, mais les causes et le principe de son développement sont innés, et c'est ainsi que les abeilles font et feront toujours les mêmes ruches.

Enfin Benoit fait remarquer que pour les Anciens (Aristote) la nature est un modèle, et il serait vain de croire que la nature est a insi en notre pouvoir comme une chose extérieure à nous.

Enfin, il a été longuement question de l'écologie qui, comme étude des équilibres naturels, nous rappelle que la connaissance de la nature ne nous donne pas seulement la conscience du pouvoir de l'homme, mais aussi celle de ses limites (voir texte de Hans Jonas sur le blog).

Beaucoup d'intervenants portèrent leurs remarques sur l'évidente mauvaise influence de l'industrie sur l'environnement (réchauffement climatique ; intoxications alimentaires ; pollution des eaux et de l'air, sans compter le danger immédiat de certaines techniques comme celle du nucléaire!Il a été fait référence au dernier rapport du GIEC).

Notre prochaine rencontre aura lieu le mercredi 27 novembre (mercredi au lieu du jeudi.

Le thème choisi est : Le rôle de l’école : instruire ou éduquer ? C’est notre amie Paule qui va se coller à l’introduction de cette question.

vendredi, 20 septembre 2013

26-09-2013 le quotidien: richesse ou pauvreté de l'ordinaire ?

Le Jeudi 26 septembre à 20:30 à la Taverne de la Possonnière.

Sélectionnés par Jean-Louis en annexe les documents et les liens pour des émissions de France culture des "Nouveaux chemins de la connaissance" sur "l'inquiétante étrangeté de l'ordinaire".
http://www.franceculture.fr/emissio... http://www.franceculture.fr/emissio... http://www.franceculture.fr/emissio... http://www.franceculture.fr/emissio...
L'introduction de Jean-Louis est en annexe. La synthèse de Marie-Claude est en annexe. En voici le résumé.

Nous avons donc tourné autour de ces deux mots : quotidien et ordinaire. Le quotidien, c’est le rythme auquel s’égrène le temps de notre vie, jour après jour. L’ordinaire, c’est ce qui ordonne une journée, structure un emploi du temps, donne un cadre à l’existence. Le quotidien, c’est aussi, pour beaucoup, le train-train de tous les jours avec les contraintes et les répétitions fastidieuses qu’imposent la vie domestique et le travail. L’ordinaire, c’est la banalité, la routine, le déjà vu déjà connu, tout ce qui nous environne habituellement et que nous ne regardons même plus.
Comment peut-on dire que le quotidien d’une personne est riche ou pauvre ? Qui ou quoi peut en déterminer la valeur ? On vit son quotidien très différemment selon son sexe, son âge, son travail, sa classe sociale, ses goûts, sa culture, ses loisirs, etc…
Vivre au quotidien, c’est vivre, exister au présent et, si l’on y prête attention, l’ordinaire n’est pas insignifiant.

Le prochain café philo a lieu le 17 octobre 2013, thème La place de l'homme dans la nature, Benoît fait l'introduction.

samedi, 8 juin 2013

27-06-2013 BANQUET ANNUEL DU CAFÉ-PHILO-Thème l'amitié

Le jeudi 27 juin 2013 Sinscrire auprès de d’ Isabelle et Pascal de la Taverne du Prieuré info@taverneduprieure.fr avant le vendredi 21 juin, voir la pièce jointe en annexe.
Le 4 juillet 2013
En annexe la synthèse de Jean-Louis.

vendredi, 26 avril 2013

30-05-2013 Le droit de mourir dans la dignité: la dernière liberté ?

Jeudi 30-05-2013 20:30 à la Taverne du Prieuré à La Possonnière.
Voir en annexe les documents proposés par Jean-Louis,

Charon est le passeur des Enfers, il fait passer les âmes sur son embarcation, moyennant péage. Il permet la traversée du fleuve Achéron ou Styx selon les sources. Les Grecs mettaient des pièces sur les yeux de leurs morts pour qu’ils puissent payer le passage à Charon.

Six raisons de légiférer par André Comte-Sponville « Certes, c'est la vie qui vaut, mais elle vaut d'autant plus qu'elle est davantage libre. C'est en ce sens que le Comité consultatif national d'éthique a raison de parler d'une exception d'euthanasie. Qui dit exception dit règle. La règle, évidemment, c'est le respect de la vie humaine, mais respecter vraiment la vie humaine c'est aussi lui permettre de rester humaine jusqu'au bout, c'est-à-dire jusqu'à la mort inclusivement ». lire la suite sur le document en annexe.
Voir le Blog de l'ADMD concernant la nouvelle proposition de loi Léonetti. http://www.wmaker.net/admdblog/La-n...
Voir également en annexe des documents complémentaires et les introduction de Francis et Jean-Louis.
Voici le résumé de la synthèse de Marie-Claude jointe dans sa totalité en annexe.
A la Taverne, ce soir-là, nous étions plus de 40 personnes attentives.

Après les introductions de Francis et de Jean-Louis qui opposaient deux opinions sur la nécessité d'une nouvelle loi encadrant les conditions de la fin de vie, beaucoup d'informations sont venues éclairer ce sujet complexe et délicat.

On a peu à peu mieux défini les notions, souvent confondues, d'euthanasie passive ou active, de sédation profonde, de suicide assisté ou de soins palliatifs (cf aussi l'introduction de Jean-Louis).

Des soignants et des non-soignants ont pointé, chacun à leur façon et de leur point de vue, qu'il y a encore du chemin à faire avant que s'instaurent véritablement le dialogue et la confiance entre corps médical, patients et familles ou proches.

A la question : faut-il une nouvelle loi et quel devrait être son contenu?

, plusieurs réponses sont venues poser de nouvelles questions : Doit-on légaliser ou dépénaliser l'euthanasie?

A quoi bon une nouvelle loi si elle est peu ou mal appliquée?

Ainsi la loi Léonetti (ouvrant beaucoup de possibilités en soins palliatifs), votée en 2005, est toujours peu connue des citoyens et mise en pratique de façon disparate et inégale.

Est-il suffisant de s'en tenir à la loi Léonetti pour répondre à toutes les demandes ou aux cas particuliers des citoyens?

Quelles seraient les conséquences pour la société d'une légalisation de l'euthanasie?

Qu'apporte de nouveau le rapport Sicard (réalisé par la Mission présidentielle de réflexion sur la fin de vie créée en juillet 2012 par le président de la République, en préalable à un projet de loi qui devrait être proposé dans les prochains mois)?

Beaucoup d'entre nous sont repartis avec bien des questions non résolues, quelquefois non exprimées, mais satisfaits, dans l'ensemble, d'avoir pu parler tranquillement de ces sujets sensibles.

«En parler nous élève tous» a conclu l'un d'entre nous.

Je joins à cette très courte tentative de synthèse un compte-rendu de ce qui s'est dit.

J'ai pris des notes à la volée, en renonçant à identifier qui parlait, car nous étions nombreux et loquaces.

J'ai essayé de regrouper par thèmes, plus ou moins, un petit peu des paroles échangées et j'espère que chacun y retrouvera ses petits!

-tant que nous sommes bien portants, nous pensons ou voulons croire que nous pourrons maîtriser les conditions de notre mort, nous sommes dans une société qui nous pousse à croire qu'on peut tout maîtriser.

-quand entre-t-on dans une phase palliative?

-qui décide de la perte de dignité?

-et si la personne n'a plus de respect pour elle-même et ne supporte plus son état?

-le patient a, à tout moment, le droit de refuser un soin ou un traitement, mais le sait-il?

-le médecin va-t-il à tout prix prolonger la vie ou laisser mourir?

et qu'est-ce que laisser mourir?

-on cherche un consensus entre le malade, les proches et les soignants, mais que signifie ou masque ce consensus?

-pourquoi la charge de donner la mort incomberait-elle au médecin?

-qui prend la décision en cas de démences, de troubles cognitifs ou de coma?

-qui répond à la demande d'une personne qui, même si des traitements médicaux suppriment ses douleurs physiques, ne supporte plus intellectuellement et psychologiquement son état?

-faut-il légaliser ou dépénaliser l'euthanasie?

-à quoi servira une nouvelle loi si elle est aussi peu appliquée que la loi Léonetti qui existe pourtant depuis 2005?

-mais est-on sûr que tout le monde s'entend sur ce qu'est l'euthanasie?

-pourquoi faut-il encore aller en Suisse ou en Belgique pour obtenir une euthanasie ou un suicide assisté?

Pour terminer, je me permets de vous inciter à prendre le temps de lire le rapport Sicard (en annexe sur le blog du Café Philo) qui, quoi qu'on pense de ses conclusions, dresse un tableau impressionnant du traitement de la fin de vie en France.

mercredi, 10 avril 2013

18-04-2013 Faut-il toujours des pauvres pour qu’il y ait des riches ?

Jeudi 18-04-2013 20:30 à la Taverne du Prieuré à La Possonnière.
Voir en annexe les documents proposés par Jean-Louis, une chanson à écouter de Jacques Grello de 1953 sur l'argent et les documents ci-dessous (cliquez sur les liens).
http://www.alternatives-economiques...
http://fr.wikipedia.org/wiki/Th%C3%...
L'introduction de Bruno est en annexe.
La synthèse de jean-Louis est en annexe. Ci-dessous son résumé.

Bruno en a commencé par une introduction (voir texte joint sur le blog) bien ficelée, en prenant acte du problème, c'est-à-dire, l'apparente nécessité naturelle qui lie les pauvres et les riches.

Faisant référence aux textes d'accompagnement que nous avions proposé, Bruno rappelle avec l'admirable Rousseau, que ni la pauvreté ni la richesse ne sont naturelles.

Dans l'état de nature, imaginée par l'auteur du «Discours sur l'origine et les fondements des inégalités parmi les hommes», les hommes naissent libres et égaux, et seule l'iniquité de la vie sociale a fait naître les inégalités, précisant que c'est par un mécanisme psychologique détestable, que les riches «n'estiment les choses dont ils jouissent qu'autant que les autres en sont privés».

Je conseille à tous la lecture de la Déclaration de Philadelphie aux États-Unis du 10 mai 1944, Conférence générale de l'Organisation Internationale du Travail, dont un des objectifs, précisé à l'Article I stipule ceci : «la pauvreté, où qu'elle existe, constitue un danger pour la prospérité de tous».

Confirmant son sens de l'humour, Bruno en a terminé par cette citation du regretté Coluche : «si tous ceux qui n'ont rien n'en demandaient pas plus, il serait facile de contenter tout le monde».

Le débat s'est ensuite orienté sur la question de l'accumulation de l'argent, qui semble être le mécanisme à l'origine de cette richesse que l'on nomme «capital».

Marie-Paule, nouvelle venue au Café-philo, que nous saluons amicalement, rappelle cette analyse freudienne de la spéculation financière, véritable névrose.

Marie-Claude semble faire grâce à notre actualité politique et économique, en disant que seuls les impôts sur le revenu permettent une juste répartition entre nous tous.

Cependant, selon la théorie du «ruissellement», théorie économique d'inspiration libérale, sauf destruction ou thésaurisation (accumulation de monnaie), les revenus des individus les plus riches sont in fine réinjectés dans l'économie, soit par le biais de leur consommation, soit par celui de l'investissement (notamment via l'épargne), contribuant ainsi, directement ou indirectement, à l'activité économique générale et à l'emploi dans le reste de la société.

Mais ce néolibéralisme prétend que les réductions d'impôts attribuées aux riches auraient un effet bénéfique pour l'économie globale.

Il semble cependant que cette «main invisible» qui harmoniserait naturellement les intérêts individuels, en contribuant à la richesse et au bien-être de tous, n'existe que dans la tête du fondateur de l'économie moderne, Adam Smith.

La prochaine rencontre du café-philo aura lieu le jeudi 30 mai, et c’est Francis qui aura la lourde tâche de nous présenter ce thème délicat : « Le droit de mourir dans la dignité : la dernière liberté ? ».

mardi, 26 mars 2013

28-03-2013 Que veut dire Se connaître soi-même ?

A jeudi 28-03-2013 20:30 comme d'habitude à La taverne du Prieuré la Possonnière.
En annexe des documents proposés par Jean-Louis et l'introduction de Marie.

Temple-Apollon-Delphes.jpg

Temple d'Apollon à Delphes

Sur le fronton du temple de Delphes, on trouvait cette inscription : « Connais-toi toi-même laisse le monde aux dieux ». Socrate ne retint que « connais-toi toi-même » et en fit son commandement.

La synthèse est en annexe. Ci-dessous son résumé.

"Bonne soirée au café -philo de La Possonnière, où 23 personnes (dont 6 nouveaux venus, que nous saluons bien amicalement) ont débattu avec enthousiasme sur notre sujet de ce soir.

Marie nous a lu son introduction (déjà sur le blog) et nous avons tous apprécié l'ouverture des diverses perspectives que recèle son texte sur le problème de la connaissance de soi.

Outre les qualités littéraires de cette introduction, nous av ons apprécié cette démarche introspective où sa propre subjectivité s'interroge pas à pas sur les facettes parfois fuyantes ou contradictoires de cette quête (enquête) de soi, faisant écho à deux reprises à ce philosophe dont on aimerait être l'ami : Montaigne.

Denis a commencé par relever cette inférence : la connaissance de soi passe par le regard de l’autre, et donne en exemple la méthode psychanalytique, où la conscience ne reconnaît le moi profond que par l’entremise de l’écoute et de la parole de l’analyste.

Freud souligne cette illusion propre à la conscience, de croire qu'elle saisit la totalité de son moi, et comme le dit le père de la psychanalyse : «le moi n'est pas maître dans sa maison» (voir texte de Freud).

Ainsi nous faisons tous l'expérience de ce regard de l'autre, et c'est «à travers l'autre» comme le dit Landry, que nous tentons de nous reconnaître.

Il serait impossible de se connaître sans affronter l'altérité, comme l'écrit Marie, faisant référence à Sartre.

J'ai précisé que cette altérité ne concerne pas seulement l'autre, mais aussi mon être propre, ce faisant, je suis ma propre altérité.

Nous avons tous perçu cette difficulté propre à la connaissance de soi, car à l'opposé de la connaissance possible d'un autre être que soi, comme nous pouvons connaître et définir un objet par exemple, il est impossible de se connaître soi-même comme objet.

Sartre ajoute (voir texte sur le blog) : «cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après».

Ainsi, souligne Suzy, «nous ne nous définissons que par nos choix», reprenant cette thèse de Sartre selon laquelle «l'important n'est pas ce qu'on fait de nous, mais ce que nous faisons nous-mêmes de ce qu'on l'on fait de nous»."

Le prochain café philo aura lieu le jeudi 18 avril sur le thème : «Faut-il toujours des pauvres pour qu’il y ait des riches » et c’est notre ami Bruno qui va se coller à son introduction.

lundi, 18 février 2013

21-02-2013 La sensibilité : force ou faiblesse ?

Comme d'habitude à la taverne de La Possonnière à 20:30 jeudi 21 février. Voici des documents proposés par Jean-Louis.
L'allégorie de la caverne de Platon http://www.youtube.com/watch?v=2yfe... (cliquez ci-contre)
De la délicatesse de David Hume traduit et commenté par Gilbert Boss.
http://www.gboss.ca/hume_del/david_...
http://www.gboss.ca/hume_del/commen...
et voir en annexe.
L'introduction de Sandy et la Synthèse de jean-Louis sont en annexe. Ci-dessous le résumé de la synthèse.

Devant une assemblée de 18 personnes, Sandy nous a lu, avec son charmant accent anglais, le texte d'introduction qu'elle avait préparé (voir texte joint) et dans lequel figure un exemple tiré d'un fait divers dramatique.

Cet exemple fut souvent repris par les participants, dans la mesure où il faisait apparaître les deux faces de la sensibilité, sa force et sa faiblesse.

J'ai apporté une série de définitions, distinguant les notions de sens, de sensibilité et de sensation, relevant particulièrement le problème qu'elles soulèvent : La difficulté pour distinguer le côté objectif et le côté subjectif de la sensation, ou le caractère à la fois inné et acquis de notre sensibilité.

Patrick fait remarquer que «l'enfant sauvage», (voir le livre de Lucien Malson, philosophe et amateur éclairé de jazz, ainsi que le beau film de François Truffaut sur le même sujet), cet enfant retrouvé dans les bois en 1789, restait insensible au bruit d'une porte qui claque, mais sursautait immédiatement au craquement d'une noix.

Cependant le Dr Itard qui soignait cet enfant, semblait dire, comme Rousseau (voir texte joint) que certains sentiments seraient innés, comme la pitié.

Notre assemblée a douté du caractère naturel et inné des sentiments, pour conclure à l'eur origine culturelle et acquis par l'éducation.

«La sensibilité est construite socialement» dit pertinemment Gérard.

Il en va de même de cette «sensibilité féminine», qui n'est peut -être qu'un mythe, entretenu par une certaine éducation (Ça nous a ra ppelé un livre «torpille» des années 68, «Du côté des petites filles» d'Elena Gianini Belloti).

Marie, une nouvelle venue au café-philo, que nous saluons tous amicalement, fait remarquer que la sensibilité s'éduque et peut se maîtriser.

Il est parfois difficile de saisir l'origine de nos passions, comme celui de son amour spontané pour les filles au regard égaré, car, à la différence de nos souvenirs dont nous saisissons bien l'origine, ces réminiscences agiss ent en nous à notre insu.

Patrick, toujours dans la provocation quelque peu dadaïste, prétend lui, que l'on peut mettre sur le même plan, l'amour de l'art et l'amour de la charcuterie.

À ce propos, Ahmed, fort judicieusement, cite le film d'Agnès Jaoui, «le goût des autres» où la sensibilité d'un personnage à l'égard des oeuvres d'art peut paraître bien faible et ignora nte, aux yeux de certains snobs ou prétendument esthètes, mais celle-ci se retourne néanmoins contre l'opinion générale, et devient l'objet du «bon goût» à la mode.

Le prochain café-philo aura lieu le jeudi 28 mars sur le thème : Que veut dire être soi-même ? et c’est notre amie Marie qui se collera à son introduction.

- page 3 de 6 -